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Résistance ou complot !

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Résistance ou complot !
Résistance ou complot !
Ça sent la pluie.
Je tomberai dans la boue.
C’est étrange comme cette certitude à être du bon côté m’éloigne de cette réalité ; je vais mourir et je me sens à ma place, aucun doute, aucun regret.
Comme si mourir ici, maintenant, était le seul moyen de continuer à vivre dignement !
Je me suis battu pour mes enfants, leur avenir.
C’est dans leur mémoire que je veux rester digne… celle de l’histoire, la grande, m’importe peu. Quand une conscience rejoint celle d’un autre jusqu’à former un groupe, un mouvement ou une armée alors là, on parle de l’histoire… de la grande… mais souvent les individus disparaissent derrière la cause.
Il y a des combats individuels bien plus forts et ravageurs que ceux d’une campagne guerrière.
Oh et puis qu’importe tout ça !
Le monde avance à sa manière, arrogante et destructrice… j’avance aussi… sur un radeau perdu au milieu d’un océan de certitudes abjectes et nauséabondes hurlées par des requins sans dents !
Hé, je ris ! J’arrive à rire ! Je ris de ma mort.. enfin !
Tout malheur vaut-il qu’on lui résiste ?... et si l’humain se trompait dans son bonheur !
La bêtise fait son chemin, broie l’humanité et n’a pas de limite, il fallait prendre partie !
Ai-je fait le bon choix ?
Ai-je tort ou raison ?
Je vais mourir sans avoir la réponse.
Serai-je un salaud ou un héros ?
Et puis une arme ou une idée, laquelle marque mieux les âmes au plus profond ?
Je me suis battu, oui j’ai résisté : « non ne m’attachez pas les mains ! »
Je n’ai pas envie de pleurer mais mes yeux coulent, c’est les nerfs !
La torture !
J’avais tant mal et tant besoin d’amour que les coups devenaient des gestes de chaleur humaine !
Je n’ai rien dit, rien donné !
J’en ai assez, c’est tout, je me suis évanoui, broyé, c’est mon corps qui crie stop.
Moi, je m’abandonne au néant, plane au-delà du corps et je ne suis plus rien… rien qui vive ou ressente et déjà une entité d’ailleurs, insensible aux maux des corps… comme un chiffon vole au vent… offert au temps qui passe et ce que les hommes pourraient en faire… pourvu que ces larmes qui montent ne coulent pas devant eux.
Qu’est ce qui les fait rire ?
Chante… chante n’importe quoi qu’ils ne rient plus… Une chanson à fredonner ; vite… comme une dernière volonté…
Tiens, j’ai entendu la cloche de l’église… pas le coup de feu.
La joue… dans la boue…
C’est fini… mes larmes coulent, se mêlent à la terre.
Je tremble, j’en peux plus, je ne veux plus avoir mal…
Sauvez-moi !
Se résigner, c’est ne plus résister alors les maudire, encore, avant le dernier souffle.
Soyez maudits !
Extrait de « l’Ove in OvO » M.B